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Une délégation de la Diaconie de Brême s’informe à Casablanca sur le système de l’aide à la jeunesse au Maroc

2017-02-06 16:17 par Dr. Rachid L’Aoufir

Entre le 31 janvier et le 4 février 2017 une délégation de quatre experts de la jeunesse des Œuvres de la Diaconie de Brême s’est rendue à Casablanca pour s’informer sur le système de l’aide à la jeunesse au Maroc. La Délégation a visité quatre organisations de l’aide à l’enfance et à la jeunesse reconnues d’utilité publique : le Complexe Oum Kheltoum, le Centre Culturel Les Etoiles de Sidi Moumen, les associations Bayti et L’Heure Joyeuse. Des entretiens ont aussi eu lieu avec des membres de famille de jeunes émigrés clandestins et avec le coordinateur à la Chambre de Commerce allemande pour les programmes destinés aux émigrés qui retournent au Maroc. Le programme a été clôturé par la visite de la mosquée Hassan II et de la médina.

Les quatre organisations de l’aide à la jeunesse visitées disposent de profils clairs, d’un management professionnel, de collaborateurs qualifiés et de programme bien conçus. Leur développement est cependant freiné par plusieurs facteurs.

  1. L’état marocain soutient de manière très limitée les porteurs privés dont les ressources proviennent essentiellement de familles fortunées et d’organisations étrangères. Les porteurs privés peuvent proposer des solutions insulaires dans les quartiers mais ne peuvent pas résoudre le problème d’une jeune largement laissées pour compte.
  2. Les écoles sont relativement peu ouvertes sur leur environnement social et coopèrent plutôt avec des petites initiatives privées et locales qu’avec des organisations publiques comme l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi et des Compétences (Anapec) ou la police. La violence organisée et la consommation de drogues atteint aussi les écoles publiques, ce qui avait déjà été relevé lors des échanges entre experts marocains et allemands que nous avons organisés en août 2016 à Brême et en Septembre 2016 à Berlin.
  3. Le manque de coopérations et de mise en réseaux locaux freinent l‘effectivité des programmes des porteurs privés qui ne prévoient souvent pas d’offre permettant de mener à bout une resocialisation, une transition vers une formation ou un métier.

Dans le quartier de Sidi Moumen la Délégation a d’abord visité le Complexe Oum Kheltoum qui est constitué d’un centre social et d’un centre culturel. Le centre social gère un jardin d’enfants de quatre classes et une crèche accueillant des bébés de mères qui travaillent. Il offre des consultations et des traitements médicaux, organise des campagnes de vaccination, des cours d’alphabétisation et des formations de couturières. Les femmes trouvent ici un accompagnement psychologique et un service de conseils juridiques. Le centre culturel propose aux enfants et aux jeunes des cours de musique, de danse, d’arts plastiques, une médiathèque et une formation de cuisinier.

L’échange qui a eu lieu dans le Complexe Oum Kheltoum et la visite d’une famille à Sidi Moumen ont été filmé par une équipe de télévision pour le compte de la ZDF qui tournait un reportage sur Claudia Fisbeck. Voici le lien vers le reportage qui est accessible en ligne jusqu'au 24 février 2018.  Madame Fisbeck, qui travaille comme assistante sociale, s’est rendue à Casablanca pour mieux comprendre l’origine des jeunes dont elle s’occupe à Brême. La Mobile Betreuung Bremen recueille des avec beaucoup d’effort de jeunes marocains originaires de Sidi Moumen. Les structures familiales détruites suite à l’exode rural, la vie précaire des parents et le désintéressement relatif des autorités publiques ont laissé la criminalité des jeunes pousser dans le quartier. Pour certains jeunes l’émigration clandestine semble être la seule solution pour échapper à cette situation. L’échange entre les experts marocains et allemands a montré un accord sur le fait qu’il serait préférable de rapatrier immédiatement des jeunes déjà fichés pour des délits plutôt que de leur protéger pendant trop longtemps par le système de l’aide à la jeunesse allemand. En effet, après quelques années passées en Allemagne, la réadaptation à la réalité de Casablanca est particulièrement difficile, surtout qu’il n’existe pour ces personnes par de programmes publics ou privés facilitant le retour.

L’association Bayti, qui se situe devant un bidonville et une école dans le quartier de Sidi Bernoussi, accompagne dans un programme pluriannuel des enfants des rues. L’association a contribué à lever le tabou sur ce thème et y travaille encore car jusqu’à il y a peu les filles de rues étaient largement ignorées. Aujourd’hui de plus en plus d’entre elles sont recueillies par l’association qui s’engage aussi pour créer un cadre juridique pour les familles d’accueil.

L’association L’Heure Joyeuse a été créée en 1954 et se situe dans un bâtiment mis à disposition par l’évêché de Casablanca. Durant les dernières années l’association s’est spécialisée dans l’insertion professionnelle de jeunes désavantagés. Dans les régions rurales l’association soutient aussi la scolarisation principalement de filles. En revanche elle a renoncé à suivre les enfants des rues en raison de la complexité de la tâche.

Enfin, la délégation a visité le Centre Culturel Les Etoiles de Sidi Moumen qui se situe dans un bâtiment mis à disposition par la commune. Ce centre culturel atteint 450 jeunes qui sont encadrés par des artistes et des pédagogues professionnels dans les domaines de la musique, des arts plastiques, du cinéma et du théâtre. Le centre est porté par la Fondation Ali Zaoua initiée par un cinéaste et un écrivain. La production de CD musicaux, l’organisation de concerts et d’expositions font partie des activités du centre culturel.

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